Groupe Argentin de CW

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Radio REF Magazine

Voici un article rédigé par Alberto, LU1DZ, l’un des fondateurs et des principaux animateurs du Groupe Argentin de CW, le GACW (son site internet est http://gacw.no-ip.org). Le GACW est l’une des plus actives parmi les associations de graphistes au monde. Malgré la crise économique qui ravage leur pays, ces OMs font un travail exceptionnel pour la promotion de la CW, notamment auprès des jeunes. Une leçon qu’il serait peut-être judicieux de méditer de ce côté de l’Atlantique.

par Jean Marc Idee F5SGI

 Le 15 août 1977 a été constitué le Groupe Argentin de CW, identifié par l’acronyme GACW. Cette réalisation avait pour but de remplir un énorme vide chez les amateurs de la télégraphie, tant aux plans opératoires et expérimental que réglementaire ».

Ainsi, timidement, avons nous commencé à nous réuni dans le salon de ma maison, dans les environs de la ville de Buenos Aires, et avons nous mis en commun un faisceau de volontés qui nous permettra de fonctionner fidèlement pour réaliser les objectifs initialement établis. Pour cela, nous n étions que 7 amateurs, comptant sur l’appui de quelques autres, répartis à travers le pays. Aujourd’hui, le nombre d’adhérents actifs dépasse les 500 membres dans 40 pays différents.

Connaissant les difficultés d’organisation d’une institution ou d’un radio-club, et comme le demandent les lois, nous avons installé un triumviat à la tête de l’association avec l’engagement personnel de chacun des participants, que nous avons pratiquement signé avec notre sang ! A partir de là, nous avons essayé de former un courant d’opinion, que nous avons appelé « Mouvement d’Idées Dirigées ». C’est à dire que s’il nous manquait la compétence juridique pour fonctionner, il nous restait, pour mener à bien nos désirs en accord avec les statuts, la volonté, la conviction et une forme de contrat moral entre les coordinateurs qui nous ont permis de fonctionner avec un haut degré d’efficacité. Cet engagement éthique nous a facilité le travail de « maîtres » ou de « directeurs » de la « Légion de Samuel Morse », d’abord dans notre pays puis, depuis quelques temps, dans d’autres endroits du monde.

Ainsi en 1979 avons nous fait notre première expédition DX sur la légendaire Ile des Etats LU7X. Elle a été suivie par d’autres, ainsi que LU3ZI aux Shetland du Sud, L8D/X sur l’Ile des Etats, LU5EVB/Z en Antarctique, LU6UO/Z en Antarctique et aux Shetland du Sud, LU3ZY sur les Sandwich du Sud, LU6Z aux Orcades du Sud, LU1ZC sur l’Ile de la Déception, L20XSI Ile des Etats, LU2ZC Antarctique, etc.

A mesure que passaient les années, nous avons amélioré nos ressources et nos travaux, en établissant une Compétence Radiotélégraphique au grand succès, en créant des diplômes en rapport avec la télégraphie, en donnant des conférences à travers le pays et à l’extérieur, mais aussi en recevant des contributions qui nous ont obligés à mettre en place des engagements plus adaptés afin de garantir la transparence totale pour tous nos actes. Bien sûr, nous n’avons jamais pu être bénéficiaires en ce qui concerne nos rentrées économiques puisque tout était, à chaque fois, réinvesti en bulletins, diplômes, photographies, vidéos, films et tout ce qui nous a permis de porter bien haut les couleurs de la CW dans notre pays.

Les obligations allant croissant, nous avons commencé à déléguer certaines fonctions telles que l’entraînement à la CW, les expéditions, le secrétariat, l’activité de QSL manager, etc. Lentement, nous avons pris la forme d’une institution, comme le demande la loi, mais sans pour autant le devenir réellement. Certains, qui ne comprennent ni le Morse ni la radio disent que nous sommes une sorte de mouvement religieux, avec trois pasteurs qui recueillent la dîme des paroissiens. A part notre ferveur pour le Morse, qui est quasiment religieuse, il n’y a rien de plus faux à propos de la dîme. Ainsi s’est formée la figure des « bûcherons de Samuel », qui avons contribué de façon permanente et anonyme à maintenir le feu et les flammes du Morse avec le « bois » que nous amènent les cotisations, non sans apporter le complément chaque fois que nous avons entrepris une nouvelle folie.

D’autres on pu faire remarquer que nous ne sommes qu’une boîte aux lettres, faisant ainsi allusion à notre boîte postale 9 de la ville de Wilde, étant donné que nous n’avons jamais souhaité établir un lieu physique pour notre fonctionnement. En fait, nous sommes présents dans l’esprit de chacun de nos membres, représentés par ses actions et ses décisions, et nous n’avons jamais voulu distribuer des postes mais, au contraire, des charges et des obligations, des objectifs et des travaux à exécuter. Une fois par an nous organisons notre « réunion des amis » où seule prime la camaraderie, sans la moindre distinction entre nous.

L’appui et la compréhension spontanés que nous avons reçus est étonnant et nous aide à continuer à remplir nos tâches et engagements, en passant de nombreuses heures pour le bénéfice de toute la communauté radioamateur, mais toujours avec l’énorme satisfaction de savoir que opus travaillons avec amitié, solidarité et des objectifs éthiques, en pensant toujours au bien commun des membres du service amateur de l’UIT.

L’adhésion au groupe est établie sous forme écrite pour les amateurs argentins et à travers l’internet pour le reste du monde (« cyber-membres »). Cela nous permet de compter sur le consentement des membres argentins pour les représenter. Même s’il a été nécessaire de nous faire entendre de façon formelle en de rares occasions, le courant d’opinion que nous représentons a été pris en compte chaque fois qu’on nous l’a demandé, ou que nous nous sommes manifestés auprès de nos autorités. De même avons nous commencé à recevoir l’adhésion de clubs et de groupes qui apparaissent sous forme de « cyber-clubs ».

Les entretiens maintenus avec les autorités actuelles de la commission Nationale des Communications qui a en charge les télécommunications de notre pays, ont abouti de façon positive. On nous a assurés que l’épreuve de CW à 5 mots/minute sera maintenu par une décision officielle du gouvernement. Une enquête menée il y a un an par internet parmi les OMs membres du GACW ou indépendants, à travers tout le pays, a donné des résultats favorables au maintien de l’épreuve de CW pour l’accès à la catégorie initiale.

Sur ce plan, nous sommes profondément convaincus que tous les changements qui facilitent l’accès au radioamateurisme ou l’augmentation du nombre d’amateurs n’auront pas de résultats positifs pour le service amateur, même si son nombre va croissant. Nous croyons que toute modification qui aille dans le sens d’une réduction des exigences, et pas seulement à propos de la télégraphie, ne produira qu’un radioamateur dévalué et que les bénéfices en seront inexistants pour toute la communauté.

A ce point de mon exposé, si on me demande où en est la télégraphie en Argentine, je répondrais qu’elle est à son apogée. Elle n’a jamais été autant acceptée, d’autant plus qu’elle est enseignée dans tous les radio-clubs, avec le plus grand taux d’activité jamais enregistré . Nous ne nous sommes probablement jamais sentis autant à l’aise qu’en ce moment.

Alberto U Silva, LU1DZ

auranito@speedy.com.ar